• Clairac et le pruneau d’Agen

     

    D’Agen le pruneau n’en porte que le nom. C'est dû au port d'Agen dans lequel il était commercialisé mais surtout à la douane agenaise qui estampillait systématiquement les barils remplis de pruneau "Pruneaux d'Agen". Aux origines, c’est à Clairac qu’on doit ce fameux pruneau. D’origine syrienne, il fut ramené peu de temps après les croisades du XIIe siècle dans le Sud-Ouest de la France. Ce prunier appelé Prunier de Damas aurait été greffé "Enté" sur des pruniers locaux par les moines clairacais. Ainsi naquit la prune d’Agen ou prune Datte. Mais le nom de "prune d'ente" ne sera véritablement mentionné qu'à partir du XIXe siècle.

    Par ailleurs on attribue également aux moines clairacais la découverte de la technique de séchage des prunes au soleil permettant une plus longue conservation du fruit et de ces qualités nutritives. La légende raconte que ce fruit gorgé de soleil transformé en pruneau l'aurait été par accident. La légende tend donc à dire que la découverte du pruneau aurait été faite par sérendipité. C’est comme ça que le pruneau d’Agen aurait été créé. La légende dit ceci : 

    Un jour alors que les moines s'affairaient aux champs pour cultiver les prunes, les vêpres sonnèrent. Ne pouvant se soustraire à leurs obligations envers leur dieu, les moines partirent en toute hâte prier à l'abbaye. Mais dans la précipitation, ils oublièrent plusieurs claies remplies de prunes d'ente dans les champs. Le jour suivant, les moines retrouvèrent leur champs et constatèrent que les prunes avaient séché au soleil. Curieux et se refusant à jeter une denrée qui pourrait être encore consommable, il décidèrent de gouter. Quelle ne fu leur surprise en découvrant que ce fruit était non seulement consommable mais également très bon. La décision fu prise d'en faire commerce sous cette forme. Ainsi naquit le pruneau de Clairac, fruit séché fabriqué à partir de la prune d'ente.

    Aucun document attentant l'origine du pruneau d'Agen et de la prune d'ente n'a été retrouvé. Cependant, il y a eu un avant et un après prune d'ente :

    • Avant, les prunes venaient soit d'Asie soit de Syrie. Elles ont été cultivées dès l'antiquité et ont toujours été de bonnes denrées pour les voyageurs. La prune fu emmenée en France par les Romains. L'une des prunes les plus répandues était alors la prune de Saint Antonin. 
    • Après les croisades et l'implantation de la prune d'ente sur Clairac, les cultures de cette nouvelle variété vont se rependre de plus en plus. En effet, elle était plus sucrée et plus gouteuse que les autres. La préférant aux autres variétés, les marins vont l'emporter avec eux en voyage et contribuer à son implantation en Afrique, en Amérique, en Inde et en Océanie. 

    La prune d'ente va donc se rependre partout dans le monde. Et cette expansion mondiale est partie de Clairac !

    Aujourd’hui la technique de culture de la prune d'ente et sa transformation en pruneau sont des pratiques qui perdurent. Vous pouvez encore, aux alentours de Clairac et sur les bords du Lot, trouver du pruneau d'Agen et des pruniers d'ente. Il est d’ailleurs possible de visiter à Laffite-sur-Lot la maison du pruneau ou encore le musé du pruneau qui racontent l'épopée de ce petit fruit extraordinaire. L'IGP "Pruneau d'Agen" ne se limite cependant pas au Lot-et-Garonne et concerne également tout le pourtour du département débordant légèrement sur les frontière entre le Lot-et-Garonne et la Dordogne, le Gers, la Gironde, le Lot et le Tarn-et-Garonne.


    2 commentaires
  • L’histoire de Clairac est une histoire qui se concentre principalement sur son abbaye. En effet, c’est autour de celle-ci que se développa le village. Selon les écrits, elle fut créée au VIIIe siècle et atteint son apogée entre le XIIe et XIIIe siècle.

    A cette époque, les moines étaient alors très nombreux et travaillaient aussi bien la terre que l’art de la copie et la reproduction de manuscrits. L’abbé de Clairac était aussi le seigneur du village et commandait deux bastides, cinq prieurés et une cinquantaine de paroisses. Les moines possédaient également deux moulins sur le Lot. Les revenus de l’abbaye étaient grâce à cela assez importants. Et c’est cet important dégagement de revenus qui au XVe siècle conduira le chapitre de la cathédrale du Latran à demander des droits sur cette abbaye au roi de France. Celui-ci les accorda en 1482. Cependant, à cause de l’essor du protestantisme dans la région, le Latran ne pouvait percevoir ces revenus. C’est alors qu’en 1604 le roi Henri IV (originaire de Pau) fait en sorte que le chapitre puisse percevoir les revenus qui lui sont dus.

    Entre 1621 et 1629, éclataient d’importants soulèvements populaires de protestants partout en France appelés les révoltes huguenotes. Clairac était un village principalement protestant à l’époque et connu donc également cette révolte. Le roi de l’époque, Louis XIII décida alors de soumettre la Guyenne et d’assiéger le village. Après 14 jours de siège, Clairac se rendit. L'armée du roi fû content de sa rapide victoire sur les clairacais. Heureusement, grâce à cela, mais surtout grâce à l'influence des moines de Clairac sur le territoire et les importants revenus perçus par le Latran sur les terres clairacaises, les villageois purent négocier et sauver leur village de la destruction. Tonneins qui précéda Clairac n'eut pas cette chance et fu entièrement rasé par le jeune roi. Cependant une grande partie de leur fortifications de terre furent détruites sur ordre du roi. Quelques personnes tenues pour responsables de la révolte furent exécutées et le roi s'en alla. Pendant cette guerre, les villageois comme les moines abandonnèrent un temps le site.

    Aujourd'hui encore, l'Etat français garde un héritage de cette histoire et ce au plus haut lieu.


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