• Le vin de Clairac, un atout pour le rayonnement

    Les clairacais les plus anciens le savent, Clairac fut autres fois une terre de vins très appréciée par les négociants. Aujourd’hui, ce patrimoine viticole n’est malheureusement plus d’actualité. Selon les informations que j’ai pu récolter, c’est la dernière grande vague de Phylloxera, ce petit puceron venu des Etats Unis d’Amérique vers les années 1895 qui mit un point final à la plus grosse partie de la culture viticole de Clairac. Mais que sait-on vraiment du « pourrit » aujourd’hui ? 

    Des vignes implantées grâce aux hollandais

    Dès le Moyen Âge, la ville de Bordeaux grâce notamment à un grand nom de l’histoire, Aliénor d’Aquitaine, va acquérir un vignoble et tout un tas de privilèges lui permettant de produire et commercer avec l’Angleterre du vin. Les privilèges attribués aux vignobles bordelais étaient tels qu’ils écrasaient presque totalement les autres zones de production périphériques de Guyenne. Progressivement, de nouvelles terres furent associées à celles de Bordeaux. Celles-ci, possédant pour la plupart un accès fluvial permettant l’acheminement des vins vers Bordeaux vont se développer peu à peu. Cependant, c’est vers le XVIIème siècle que le vignoble Clairacais va vraiment pouvoir se développer. C’est en partie grâce aux Hollandais, friands de vins blancs mousseux que l’implantation de la vigne va se faire dans ce haut Pays de Guyenne mais également la basse Guyenne. Clairac va d’ailleurs faire partie de cette production qui va commercer avec les marchands Hollandais. Et ainsi va naître le vin pourri de Clairac.

    Ouvriers entrain de triller le raison Le vin de Vivens

    Le chevalier François Labat de Vivens, connu sur nos terres clairacaises comme le philosophe des lumières Lot-et-Garonnais va être l’un des propriétaires de vignes clairacaises et formuler bon nombre d’observations à leur sujet dans ses nombreux ouvrages météorologiques et agricoles. L’ouvrage Le chevalier de Vivens, un philosophe des lumières en Guyenne, explique que François Labat de Vivens va produire du vin de Clairac, le fameux vin blanc pourri qu’il comparera aux vins de Xérès. Dans les ouvrages adressés à l’Académie des Sciences, des belles lettres et des arts de Bordeaux, il y fait tout un tas d’observations météorologiques en se basant sur ses terres et son vignoble pour tenter d’expliquer les courants, les vents, les bonnes ou mauvaises récoltes. Avec ces informations tirées de ses observations sur le terrain, il recommande des actions ou travaux à réaliser sur ses terres pour augmenter la production. Il va expérimenter différents engrais, observer l’ensoleillement, l’exposition du terrain, le sol, les pluies etc… Son vignoble et ses terres von ainsi lui servir de laboratoire à ciel ouvert pour ses expérimentations. Grâce à cela, il va être en mesure de d’émettre un certain nombre de recommandations pour des travaux à effectuer pour sauvegarder des lieux, éviter des crues trop importantes etc… Ces actes inspireront par la suite ses descendants puisque l'on retrouve une mention d'un Vicomte de Vivens propriétaire à clairac dans les actes de l’Académie des Sciences, des belles lettres et des arts de Bordeaux datant des années 1826/28. I y est question des travaux de ce Vicomte de Vivens pour tenter d’endiguer les crues et la circulation difficile du Médoc et la passe du Bec.

    Les vins de Clairac rayonnent grâce aux enfants du pays

    Le vin de Clairac raisonne encore aux oreilles des connaisseurs hollandais et pour cause, c’était l’un de leurs préférés dans la zone du bas pays. On en fait mention dans plusieurs ouvrages comme l’un des plus savoureux avec le Buzet au XVIIème siècle. Selon le livre Vignobles et vins en Aquitaine Le département du Lot-et-Garonne « était surtout reconnu pour les vins blancs de Clairac et de Buzet, « estimés sous le nom de vins pourris […]. Ils ont une sève agréable et un très joli bouquet. On en fait du même genre dans les vignobles de Marmande et de Soumensac ; ceux-ci, plus ou moins liquoreux, sont en général inférieurs aux vins de Clairac dont on fait un grand commerce à Bordeaux où ils prennent rang parmi les vins de seconde classe et sont cotés au même prix que ceux de Langon ». »

    Cet extrait nous apprend que les vins de Clairac sont réputés et appréciés mais surtout commercésLe vin de Clairac, un atout pour le rayonnement en bonne quantité sur Bordeaux. Par exemple, la famille Denis, dont on retrouve des traces aux archives nationales est originaire de Clairac et commerce avec les Antilles, l’Afrique et la Hollande. Selon les archives de la famille Delpech conservées aux archives nationales, ils sont armateurs et vendent du vin, notamment celui de leur ville d’origine aux commerçants hollandais. Il en va de même pour les familles Brossard de La Pourpardière ; Bujac ; Chaudruc ; Faure ; Frontin de Bellecombe ; Guizot ; de Léaumont ; Le Cointe qui elles aussi, originaires de Clairac font commerce de vin, de toiles et de tabac avec le reste du vieux continent et même ailleurs. En effet, ces familles vont pour la plus part émigrer vers les Antilles ou la Louisiane et y installer leur commerces. Ces familles vont ainsi contribuer au rayonnement de Clairac partout dans le monde.

    Les vins de Clairac furent ainsi connus et reconnus partout grâce à ces Clairacais ayant pris la mer pour commercer. Si aujourd’hui les vins de Clairac ont disparu des étals, il reste cependant un espoir. Une toute petite lueur car il se dit entre clairacais, une rumeur selon laquelle une famille installée près de Dimeuil aurait pour ambition de relancer une production de vin. Mais ces informations n’étant pas confirmées, ceci reste une rumeur.

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